Quand l’Etat espionne ses compatriotes

« Depuis les attentats du 11 Septembre 2001, la plupart des pays occidentaux ont adopté des lois qui autorisent la surveillance des communications sur Internet: les mails, les forums et sites consultées, le temps de navigation… ». Or certaines informations mémorisées ne sont pas obligatoirement utiles à la lutte contre le terrorisme. On peut alors s’inquiéter sur le devenir de ces informations.
Ces données laissées par les citoyens via internet, (l’orientation sexuelle, les convictions religieuses, l’affiliation politique…), peuvent très bien être conservées examinées et utilisées de manière plus ou moins légale.C’est le cas dans les régimes autoritaires, comme la Chine ou la Russie, qui ont accès à toutes les informations personnelles via les réseaux sociaux, et qui ne se gênent pas pour censurer/arrêter ou encore cyber-attaquer des bloggers ou tout autre individu susceptible de « porter atteinte » au parti politique dominant, via des techniques d’infowar.

  • Un marché florissant

L’opération SpyFiles initiée par le blog WikiLeaks, a permis de découvrir les noms de sociétés comme DigiTask (Allemagne), Era (Suisse), Hacking Team (Italie) et Gamma (Grande-Bretagne), qui font de la cyber surveillance leur fond de commerce.
Celles-ci fournissent aux services de renseignements nationaux des logiciels capables d’espionner l’activité numérique d’une large population en temps réel. Toutes les conversations téléphoniques, sms, messagerie instantanée sont enregistrés, triés et analysés.
C’est le cas de la société Amesys qui en 2007, a fourni à la Lybie un logiciel de cybersurveillance nommée EAGLE destiné à lutter contre les pédophiles, les narcotrafiquants et autres formes de terrorisme. Or il a largement servi à réprimer les opposants au régime de Kadhafi. Son utilisation a conduit à l’incarcération et la torture de bloggers, journalistes et écrivains « coupables de ne pas avoir vu en la Jamyriah libyenne un eden démocratique »
Mais la Libye n’est pas la seule à se servir de ce genre d’outils, puisque nous pouvons les retrouver dans de nombreux pays, notamment en Afrique et au Moyen-Orient, (Syrie, Qatar, Gabon, Maroc…).
Toutefois, dans un État comme la France, la création de lois et d’instance de régulation indépendante comme la CNIL permettent de mieux gérer l’utilisation de ces traces numériques.
Paradoxalement, pendant que la CNIL se bat contre Google pour protéger les donnés personnelles des citoyens, des entreprises françaises proposent sous une « couverture de bienveillance » des logiciels pour « aliéner » les peuples à l’étranger.

  • Un outil au service de la justice

Mais si les traces numériques peuvent servir des personnes mal intentionnées, elles peuvent aussi être utilisées dans le but de nous protéger. En effet, la police, la gendarmerie ou encore les services secrets, ont de plus en plus recours aux traces numériques lors de leurs enquêtes. La collaboration entre les fournisseurs d’accès à Internet et les instances de sécurité permettent de nos jours, une meilleure efficacité dans la lutte contre la criminalité.
L’affaire Merah peut-être un bon exemple, celle-ci ayant conduit à une cyber-enquête. Ainsi, l’investigation a beaucoup progressé après que la police ait retrouvé l’adresse IP de son frère sur « leboncoin.fr ».
Mais ce n’est pas la seule affaire ayant eu recours à l’utilisation des traces numériques (volontaires ou involontaires) des suspects ou criminels  pour faire avancer une enquête. Ce moyen avait déjà été employé lors d’affaires plus anciennes et ce procédé sera encore utilisé lors d’investigations à venir. Nul doute que cette méthode n’en est encore qu’à ses prémices!

Traces numériques
Si Sherlock Holmesvivait à notre époque, il aurait certainement « troqué » sa loupe contre les traces numériques !

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